Association pour la découverte et la promotion du patrimoine de St Pierre

Installation de la Poche de Lorient en 1944

Extrait de l'article
Après le débarquement du 6 juin 1944, les Allemands reculent vers la mer, pour établir des "poches" de résistance dont celle de Lorient intégrant la presqu’île.
Participants à la rédaction de cet article
Conférence de Jean-Michel Kervadec, proposé par Jean-Louis Guého.
Copie des images et textes
interdite sans l'autorisation de KER1856
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Après le débarquement du 6 juin 1944, les Allemands reculent vers la mer, pour établir des "poches" de résistance dont celle de Lorient intégrant la presqu’île.
Participants à la rédaction de cet article
Conférence de Jean-Michel Kervadec, proposé par Jean-Louis Guého.
Copie des images et textes
interdite sans l'autorisation de KER1856

Débarquement le 6 juin 1944 – Les colonnes américaines, aidées par la Résistance locale déferlent sur la Bretagne ; les villes tombent les unes après les autres, les Allemands reculent vers la mer, pour établir des « poches » de résistance : Lorient ; la presqu’île de Quiberon ; Saint- Nazaire.

Dès le 7 août 44, les Allemands s’enferment dans la presqu’île. [NDLR : comme en 1795 c’est une souricière !] La Résistance incarnée par les F.F.I. ne pourra pas les déloger des ouvrages fortifiés du Bégo. Deux essais seront tentés les 11 et 23 août 44, sans succès. La presqu’île est de plus en plus isolée. Les Allemands minent la route Nationale, installent des réseaux de barbelés ; le verrou se trouve sous les rochers de Sainte-Barbe en Plouharnel. De l’autre côté le bataillon de F.F.I. du colonel Le GARREC occupera Plouharnel et toute la région d’Etel à Locmariaquer.

Pourtant le commandant allemand de la presqu’île qui compte de 2 à 3 000 hommes sous ses ordres envisage déjà la fin des hostilités ; il fait arrêter tous les travaux en cours. De plus à la mi-août il fait réquisitionner toutes les barques de pêche de la presqu’île afin de gagner, pense-t-il, la presqu’île de Rhuys.

Déjà les presqu’îliens pensent à la libération et l’on s’empresse de sortir les drapeaux tricolores de leur cachette, l’on teint des pièces de tissu pour en confectionner…

Du 15 au 20 août ce sera un va-et-vient continuel de bateaux entre les deux presqu’îles mais les bateaux ne s’approchent jamais du Rhuys et finalement reviendront à leurs points de départ. Les Allemands se réinstallent.

Le commandant allemand ne se sent pas très à l’aise, car il se rend compte qu’il n’y a pas plusieurs issues possibles [NDLR : toujours comme en 1795 pour le comte d’HERVILLY].

Le commandant raconte : 

« … Muni d’un projet de reddition et d’un journal relatant la prise de Paris, je m’en vins vers 13h30, le 28 août, sur la route d’Auray à Quiberon à 3 km au Nord de Plouharnel. A l’arrivée un détachement américain s’y trouve déjà… Je suis un peu surpris des précautions que prennent mes compagnons et que je trouve exagérées. Avant même d’avoir franchi les lignes ils se sont arrêtés plusieurs fois et ont pris des dispositions de combat. La première fois en apercevant des cyclistes dans le lointain, puis à l’arrivée d’une automobile qui amenait le chef de bataillon d’Auray que j’avais convoqué en l’absence du colonel F.F.I parti en mission à Paris ».

A Plouharnel sera lue une proclamation, dans la langue de Goethe.

«  … J’avais donné jusqu’à 16 heures à ceux d’en face pour venir me trouver à la Mairie. Je ne leur faisais pas ignorer qu’il s’agissait d’une reddition sans conditions et que si mes propositions n’étaient pas acceptées, elles seraient jamais renouvelées. Je crus avoir gagné la partie lorsque vers 15h45, un motocycliste vint me prévenir que son chef acceptait de se rendre à mon invitation ».

Mais du côté allemand tout le monde n’était pas de l’avis du commandant de la presqu’île. Il y avait des irréductibles imbus de l’idéal nazi. « Ils s’empressèrent bien vite d’avertir le général FARHMBACHER à Lorient qui m’interdit d’engager des pourparlers ».

Le colonel de BRANGES à 16h00 est au rendez-vous : aucun Allemand ! il regagne alors Vannes avec le détachement américain. C’est fini !

Vers 18h00 le commandant allemand reprend alors contact  avec l’habitant de Plouharnel qui avait servi d’intermédiaire pour lui déclarer : « Je vous remercie de votre geste humanitaire mais mon honneur de soldat et les ordres de Berlin ne me permettent pas de donner suite à vos propositions. Je suis démis de mes fonction et celui qui me remplace est un « dur » qui doit isoler totalement la presqu’île du reste du territoire jusqu’à la capitulation de l’Allemagne ? »

La presqu’île et ses habitants s’installent dans la « poche ».

Le 2 janvier 1945 se tient à l’Hôtel Penthièvre à Quiberon, une conférence entre le commandant militaire d’occupation et le sénateur RIO. Le commandant déclare : « La guerre active peut se déchaîner sur la presqu’île et afin d’éviter à la population civile les souffrances et les misères qu’elle endurerait du fait de l’engagement sur son territoire de deux armées ennemies, dans ces conditions il importe de faire évacuer sur le continent la population et ce dans les plus brefs délais. Seules des raisons humanitaires dictent ma décision et il n’y a dans cette mesure, ni brimades, ni vexation ».

Le sénateur RIO n’est pas de cet avis et avec l’appui des deux conseils municipaux affirme que l’évacuation de force est contraire au droit international. Toutefois, ceux qui le voudront pourront sortir librement de la presqu‘île. Ceux qui voudront rester seront libres de le faire.

NDLR : En vérité le commandement allemand redoute un manque de nourriture pour ses troupes.

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