Association pour la découverte et la promotion du patrimoine de St Pierre

Le journal d’une jeune Quiberonnaise d’avril à mai 1945

Défilé du 10 mai 1945 à Quiberon
Extrait de l'article
Le journal quotidien d'une jeune Quiberonnaise nous apporte un nouveau témoignage inédit sur la période de la libération de la presqu'île de Quiberon.
Participants à la rédaction de cet article
Jean-Louis Guého a rédigé cet article à partir du journal quotidien d’une jeune Quiberonnaise
Source du texte : archive de Paul Madec , l’origine et le nom de la Quiberonnaise sont inconnus
Photo du défilé du 10 mai 1945 rue de Verdun à Quiberon, en tête le colonel Rolland, instituteur.
Copie des images et textes
interdite sans l'autorisation de KER1856
Défilé du 10 mai 1945 à Quiberon
Extrait de l'article
Le journal quotidien d'une jeune Quiberonnaise nous apporte un nouveau témoignage inédit sur la période de la libération de la presqu'île de Quiberon.
Participants à la rédaction de cet article
Jean-Louis Guého a rédigé cet article à partir du journal quotidien d’une jeune Quiberonnaise
Source du texte : archive de Paul Madec , l’origine et le nom de la Quiberonnaise sont inconnus
Photo du défilé du 10 mai 1945 rue de Verdun à Quiberon, en tête le colonel Rolland, instituteur.
Copie des images et textes
interdite sans l'autorisation de KER1856

Extraits d’un journal d'une jeune Quiberonnaise : la vie quotidienne dans la presqu’île de Quiberon à la fin de la poche

Mardi 10 avril : cet après-midi les Allemands sont venus supplier maman de leur donner quelque chose à manger. Elle a eu pitié et leur a donné un peu de pain. Ils étaient aux anges.

Jeudi 12 avril : Un chalutier allemand a été mitraillé par un avion anglais à Conguel. Il a pris feu et est parti à la dérive. Les quatre hommes d’équipage sont restés une heure sur l’eau. Le « Samouraï » les a recueillis. Il y avait deux blessés qui ont été soignés à l’hôpital du Bégo.

Samedi 14 avril : les Allemands font évacuer Penthièvre. Ils ont camouflé la route avec des branchages à cause des tirs de canons.

Lundi 16 avril : Bombardements sourds toute la journée.

Mercredi 18 avril : Nous écoutons en ce moment, 10h, l’audition d’un concert d’accordéon donné par un « boche » chez GROS.

Jeudi 19 avril : Bombardement intense toute la journée on dirait le commencement de l’attaque. Grand incendie au Bégo qui provoque beaucoup de fumée.

Vendredi 20 avril : Aujourd’hui avis du commandant du Bégo : en cas d’alerte sonnée par clairon la population est priée de sortir de chez elle et de se rendre dans un lieu abrité (côte sauvage par exemple) ; une serviette mouillée sur la tête qui protègera en même temps les yeux à cause des gaz provenant des liquides en dispersion. Les Allemands ont peur que les Anglais fassent comme à Royan, mettent le feu. 

Mardi 24 avril : Les Allemands ont donné 48 heures pour évacuer Penthièvre. Kerhostin fait de même par mesure de prudence on suppose l’attaque assez imminente.

Jeudi 26 avril : Pour la première fois depuis notre ravitaillement par Vannes par le « Samouraï » j’ai vu ce dernier partir, ça m’a vraiment touchée de voir de nombreux passagers partir vers la liberté. Certaines pour rejoindre un mari prisonnier libéré. D’autres pour maladie. C’était nostalgique de voir ce bateau filer, son drapeau de Croix-Rouge claquant au vent et les passagers agitant leurs mouchoirs. Il y avait foule sur le quai.

Mercredi 2 mai : La radio allemande a annoncé qu’Hitler était mort mais la B.B.C. ne le confirme pas. Donc doute ?

Vendredi 4 mai : Grande joie. La radio vient d’annoncer que les Allemands au nord de l’Allemagne, de la Hollande et du Danemark vont capituler demain à 8h00, on s’attend à ce que les Boches en fassent autant.

Lundi 7 mai : Le jour tant attendu a enfin lieu l’armistice a été signé à Reims à 8h41. Nouvelle officieuse. Les « Boches » font une drôle de bobine. Pris comme des rats on croit qu’ils vont partir du Bégo cette nuit.

Mardi 8 mai : Joie plus que débordante. Pas d’école. Groupement dans le bourg avec drapeau. Toutes les maisons pavoisent au nez des Allemands qui font une drôle de tête. A 3 heures, cet après-midi, lever du drapeau à la Mairie. Allocution du Maire. Chant « la Marseillaise » par Madame DETROY repris en chœur. Sonnerie des cloches. Défilé.

Au monument aux morts présence de Monsieur le sénateur RIO, puis au cimetière sur les tombes des soldats anglais. Aussitôt un avion français est venu nous apporter un bonjour en rasant. Cet avion a lancé un mot pour dire que les Alliés feraient leur entrée demain à Quiberon et dans un champ a laissé tomber une bombe qui n’a pas explosé Dieu merci. Le soir, bal.

Mercredi 9 mai : Les Américains ne sont pas encore venus. Ils se font appeler « désiré » ; nous venons de savoir qu’ils ne viendront pas mais un régiment de FFI. Ce matin grabuge, nombre de Quiberonnais ont trouvé une croix gammée sur leur maison.

Les F.F.I. entrent le 10 mai 45 dans la presqu’île

Défilé le 10 mai 1945 à Quiberon rue de Verdun
Rue de Verdun à Quiberon, le 14 mai 1945 les FFI avec M Le Curé Le Lin

Jeudi 10 mai : Arrivée des F.F.I. vers 15 heures. A 23h30 bal et feu de joie.

Vendredi 11 mai : Bal de la Libération au Foyer. Monde fou.

Mercredi 16 mai : On a trouvé aujourd’hui au Fort Penthièvre une fosse remplie de cadavres que l’on tâche d’identifier. C’est atroce. Ils ont été martyrisés avant de mourir.

Vendredi 19 mai : Ce matin inhumation à Saint-Pierre des martyrs de la barbarie allemande. Les familles étaient là. Sauf celles de treize d’entre eux non identifiés. 

Mercredi 23 mai : Ce soir j’écris à la lueur de la lampe électrique. Voici onze mois que ce n’était pas arrivé. Le poste est en marche toute la journée.

Fête de la libération le 10 mai 1945- la deuxième femme en partant de la droite est
Suzanne Belloeil née Madec, la tante de Gaël Le Bourgès

Mercredi 30 mai : Départ des soldats F.F.I.

Lundi 4 juin : Grand évènement : le train, le premier depuis un an est arrivé à la gare de Quiberon à midi et demie. La gare est pavoisée. Troupe de curieux.

Lundi 11 juin : Retour des F.F.I. à Quiberon.

Et à Saint-Pierre...quelques photos avec les F.F.I

Les F.F.I devant le café des " 4 km " d'Armande Le Bourgès à droite . Jo le Bourgès avec le chien
Les F.F.I devant le café des " 4 km "
Prise d’arme des F.F.I. à l’école des garçons à Saint-Pierre Quiberon

N’oublions pas … Commémoration du 10 mai 2025 à St Pierre Quiberon

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