Association pour la découverte et la promotion du patrimoine de St Pierre

Le lieutenant Gaston Marida F.F.I.

Extrait de l'article
Du Loir-et-Cher au Golfe du Morbihan. Itinéraire du lieutenant Gaston MARIDA, F.F.I. du Corps Franc VALIN de la VAISSIÈRE, de novembre 1944 à mai 1945
Participants à la rédaction de cet article
Extrait du texte rédigé par Jean-Luc Marida, fils du lieutenant Marida. Grâce à l’aimable mise en relation de Mme Dominique Piazza-Dumay et de Béatrice Barbe.
Photos données par la famille Marida.
Rédaction de l’article par Jean-Louis Guého.
Photo ci contre: Lt Marida avec des prisonniers allemands.
Copie des images et textes
interdite sans l'autorisation de KER1856
Extrait de l'article
Du Loir-et-Cher au Golfe du Morbihan. Itinéraire du lieutenant Gaston MARIDA, F.F.I. du Corps Franc VALIN de la VAISSIÈRE, de novembre 1944 à mai 1945
Participants à la rédaction de cet article
Extrait du texte rédigé par Jean-Luc Marida, fils du lieutenant Marida. Grâce à l’aimable mise en relation de Mme Dominique Piazza-Dumay et de Béatrice Barbe.
Photos données par la famille Marida.
Rédaction de l’article par Jean-Louis Guého.
Photo ci contre: Lt Marida avec des prisonniers allemands.
Copie des images et textes
interdite sans l'autorisation de KER1856

La mise en place du dispositif militaire allié à partir de septembre 1944

Arrivée en Bretagne, du 4ème Régiment d’Infanterie de l’Air dans le dispositif militaire allié : 

Le 23 septembre 1944, entre 18 et 19h, le 2ème  bataillon du 4ème R.I.A. parti de Vendôme débarque à Auray et s’installe dans la caserne « Du Guesclin  » alors que le 1er bataillon en provenance de Blois, arrive à Vannes et gagne par camions Grand-Champs où il prend provisoirement ses quartiers dans les dépendances du château de Penhouët.

Dès le 24 novembre, ordre est donné au colonel VALIN de la VAISSIÈRE de faire relever par le 1er bataillon une unité de F.F.I. bretons en poste dans la région de Carnac. Le 28 novembre le second bataillon reçoit l’ordre de monter en ligne dans le secteur de Nostang. 

Rapidement, le 4ème R.I.A. est ainsi inséré dans le dispositif militaire allié. Il renforce  la 19ème Division d’Infanterie dite « Division bretonne » qui, sous le commandement du général BORGNIS-DESBORDES, contient les forces allemandes  de la poche de Lorient depuis la libération de la Bretagne au mois d’août. Seul régiment non breton de la division, le 4ème  R.I.A. est le bienvenu pour tenir un front de 90 kilomètres devant des troupes aguerries et fortement armées. Celui-ci comprend quatre secteurs qui se succèdent du nord au sud de la poche de Lorient. Le premier est tenu par des bataillons bretons, le second par des Américains du 94ème  Régiment d’Infanterie (environ mille hommes), le troisième par un bataillon des Côtes du Nord et le dernier par les deux bataillons du Loir-et-Cher. Ceux-ci couvrent le flanc sud-est du front avec, de Nostang à Etel, les cinq compagnies du second bataillon sous l’autorité du Commandant VERRIER et, de Carnac à Erdeven, les sept compagnies du premier bataillon dirigé par le Commandant JUDES.

Parmi elles, la 6ème Compagnie dont les 80 volontaires sont originaires du sud-ouest du Loir-et-Cher. Parmi eux, le lieutenant Gaston MARIDA. C’est, avec Pierre FERRANDOU et Daniel CHÉREAU, l’un des trois officiers de la compagnie. 

La joie et les larmes de la fin du conflit

10 mai 1945 - la colonne de prisonniers allemands et les jeeps américaines

Suite à la chute de Berlin, le 3 mai 1945, un processus de sortie de guerre est engagé par l’État-major français du front de Lorient auprès des Allemands dans la perspective d’établir une trêve. Prolongée, celle-ci est transformée, le 7 mai, en cessez-le-feu et, le même jour, commuée en armistice qui entra en vigueur, localement, trois jours plus tard. Aussitôt, le 4ème  R.I.A. reçoit l’ordre de faire mouvement vers la presqu’île de Quiberon.

Le 10 mai, à 12 h 01, le Commandant du 1er bataillon JUDES, la 6ème Compagnie et ses officiers accompagnés de deux autres compagnies (2ème et 4ème ainsi que d’une section de la 3ème) franchissent la ligne de front et investissent dans la presqu’île les objectifs fixés par le commandant BIRON qui coiffe l’opération. Ils sont accompagnés d’engins motorisés américains. A 13 h 35, suite à la reddition des Allemands, une section du 1er bataillon accompagne vers l’abbaye de Kergonan une colonne de prisonniers ennemis (voir photo) constituée de 11 officiers, 122 sous-officiers et 496 hommes du rang. Un médecin et des blessés allemands sont maintenus à Saint-Pierre.

A 14 h 30, le second bataillon investit à son tour la péninsule. Trois heures après le début de l’opération, l’armée française a investi Quiberon avec  le 1er bataillon installé au nord de la presqu’île et le 2ème au sud. Le fort de Penthièvre est devenu le P.C. du commandant JUDES alors que le commandant BIRON s’installe à Saint-Pierre où il établit son poste de commandement. Les quelques 250 hommes qui, comme le lieutenant MARIDA, ont pénétré les premiers dans la presqu’île garderont en mémoire, jusqu’à leurs derniers jours, l’allégresse des habitants de Kerhostin ou de Saint-Pierre voyant la fin d’une occupation particulièrement éprouvante et oppressante.

L’euphorie de cette journée va vite être obérée par la découverte de l’exécution de résistants dans le fort de Penthièvre et de l’existence d’un charnier recélant des corps. D’autres charniers seront découverts dont celui de Port-Louis (69 victimes). Des F.F.I., dont nombre de camarades ont été torturés, déportés ou exécutés par la Gestapo ou la milice dans leur département d’origine, ne peuvent qu’être profondément bouleversés par cette nouvelle. 

Le 12 mai, le général BORGNIS-DESBORDES en inspection de la presqu’île se rend au fort de Penthièvre pour  déposer une gerbe devant le mur où ont été exécutés des patriotes français, le 13 mai, le 2ème   bataillon défile à Quiberon pour fêter la Libération.

Des prisonniers allemands du fort de Penthièvre donnent des indications sur le lieu d’inhumation des corps ; le 14 mai, commencent des fouilles sous la direction du commandant de santé WOLFROMM, médecin du 4ème R.I.A. Elles sont effectuées par des prisonniers allemands encadrés par le lieutenant MARIDA (avec le béret sur les photos ci-dessous). Au total, 52 corps sont exhumés. Leur examen par les autorités militaires et judiciaires permet  l’identification de plusieurs des victimes et révèle des marques indiscutables de  tortures et de supplices.

8 mai 1945 - Prisonniers allemands au Fort Penthièvre. A droite l’Oberleutnant SÜLLING de triste mémoire
14 au 16 mai - Fouilles du tunnel du Fort de Penthièvre par des prisonniers allemands encadrés par la 6éme Cie. Au centre le lt Marida
16 mai 1945 - Un peloton de militaires monte la garde devant l'entrée du tunnel avant l'arrivée des officiels

Le 16 mai, les autorités militaires, religieuses et politiques – le général BORGNIS-DESBORDES commandant de la  19ème  division d’infanterie, le Préfet du Morbihan ONFROY, le sous-préfet de Lorient FOURÈS, le commandant de la région maritime de Lorient, CHARRIER, maire-adjoint de Quiberon, Yves RIGUIDEL, le Maire de Saint-Pierre, l’abbé JÉGO, aumônier militaire, le Directeur de la Croix rouge, le commandant du service santé du 4ème R.I.A WOLFROMM ainsi que le médecin légiste près du tribunal de Lorient DORSO – rendent sur place un hommage aux victimes. Cette cérémonie entend aussi intégrer la lutte des  résistants dans le roman national français. 

16 mai 1945 – Photos de la cérémonie d’hommage aux fusillés du fort de Penthièvre

Au centre avec la casquette de marin : Yves RIGUIDEL, maire-adjoint de Quiberon

Le 19 mai enfin, une cérémonie solennelle d’inhumation des martyrs du fort est organisée à Saint-Pierre. Commence alors dans le secteur du front tenu par le 4ème R.I.A. une dangereuse opération de remise en accessibilité des terrains minés et piégés. C’est au lieutenant CHÉREAU de la 6ème Cie qu’a été confiée la responsabilité de l’opération dans le secteur :

Douze mille mines auront été dégagées par des équipes allemandes de déminage lorsque, le 19 juin, le lieutenant CHEREAU remettra ses plans et dossiers au Génie rural chargé de la fin de l’action. 

Commotionné plusieurs fois par des explosions de démineurs tués ou blessés à ses côtés, le lieutenant Chéreau est cité à l’ordre du régiment et se voit attribuer la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze.  

le 19 mai 1945 les lieutenants Marida et Ferrandou avec leurs épouses

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