Maxime Maufra de Pont-Aven à St Pierre Quiberon

Extrait de l'article

Maxime Maufra (1861-1918) s'installe en villégiature à Kerhostin dès 1903. Il réalisera de nombreuses œuvres sur St Pierre Quiberon.

Participants à la rédaction de cet article

Rédaction de l’article par Jean-François Le Moal Entretien avec François Maufra par Jean-François Le Moal, Catherine Puget et Florence Beaud. Archives famille Maufra.

Copie des images et textes interdits sans l'autorisation de KER1856

Pour cet article les reproductions et transmissions sont interdites

Le patrimoine de Saint-Pierre Quiberon est aussi constitué de ses peintres, leur présence, leurs œuvres et l’image qu’ils ont laissé dans la mémoire collective.
Maxime Maufra est peut-être le mieux représenté d’entre eux.

Maxime Maufra 1879
Portrait de Maxime Maufra par Dezaunet 1889. Collection particulière
Maxime Maufra chez lui à Kerhostin . Collection particulière

Pour évoquer ici Maxime Maufra (1861-1918) nous avons choisi  de nous appuyer sur l’excellent livre de Patrick Ramade, ancien conservateur au musée des beaux-arts de Rennes.

 « Maxime Maufra un ami de Gauguin en bretagne »  le Chasse-Marée, éditions de l’estran (disponible à la médiathèque de Saint-Pierre Quiberon)

Nous utiliserons également les documents exposées en 2018 à la médiathèque de Saint-Pierre pour le centenaire de Maxime Maufra

Maxime Maufra avait choisi Kerhostin pour se détendre entre notamment son lieu de vie parisien qui lui assurait un entourage professionnel et Pont-Aven qu’il fréquentât au temps mythique de ce qui est appelé l’Ecole de Pont-Aven, un lieu de réunion d’artistes de renom, un lieu de confrontation d’idées.

Maxime Maufra est né à Nantes et logiquement après de brillantes études, il était destiné à une carrière dans les affaires, au lycée il côtoyât Charles Le Goffic et Aristide Briand. Il entreprend une formation en commerce qui le mène à Liverpool chez un négociant. Ce fût le moment et le lieu de son engagement pour la peinture. De son séjour il retient moins les techniques commerciales que son envoutement pour la nature grandiose des côtes.

Maxime Maufra peignait surtout des paysages, jamais loin de la côte. François Maufra nous dit: « c’était un peintre physique, très prolifique qui peignait en dessinant avec son pinceau ».

Maxime Maufra : « Paysagiste, j’ai peint tout ce qui m’a ému, fouillant la nature, essayant de rendre le caractère de ce qui m’attirait et de mettre dans mon œuvre cette émotion que j’ai ressentie. Beaux effets, clairs joyeux ; tourments des éléments, calme des solitudes ; violence des orages et des tempêtes… »

La crique, côte sauvage de Quiberon- Le Havre musée d’art moderne André Malraux

Mirbeau un célèbre critique d’art découvrant une de ses toiles écrira :

« C’était un art délicat, harmonieux et si différent malgré l’absence d’un style personnel que je m’arrêtais longuement devant cette toile qui me reposait des autres … je cherchais la signature et je lus Maufra. Était-ce un jeune ? un vieux ? D’où venait-il ? il n’était ni l’élève ni le maitre de personne. »

Une approche de Maxime  Maufra (Patrick Ramade)

Extraits du livre de Patrick Ramade 

1861-1918 : entre ces deux dates s’étend la vie de Maufra.

 A peine soixante années, Mais d’une période qui le rend témoin de grands bouleversements du domaine artistique: Maufra commence à peindre au moment où s’affirme l’impressionnisme, il meurt à l’épanouissement du cubisme….

C’est au cours de ses longs et réguliers séjours en Bretagne, seul devant ces paysages, qu’il trouvera la force de son inspiration et la lucidité de sa réflexion. Il y nouera également quelques amitiés, importantes pour son cheminement d’artiste. Maufra n’en est pas pour autant un peintre provincial, il vit à Paris et fréquente l’avant-garde, c’est là qu’il fut reconnu et célébré.

Le lieu : une prédilection bretonne

Maxime Maufra est né à Nantes dans un milieu de la moyenne bourgeoisie industrielle.

C’est au cours de ses études secondaires qu’il manifeste des dons pour le dessin. Conseillé et encouragé par des peintres amis, il cherche sa voie en exécutant sur le motif des paysages de la région nantaise et en copiant des toiles du musée des Beaux-Arts de Nantes.

Des voyages qu’il peut effectuer au pays de Galles et en Ecosse, les croquis et toiles qu’il rapportera en témoignent, révèlent des promesses encourageantes et un intérêt évident pour le paysage pur. En Grande-Bretagne comme en Bretagne, c’est devant la nature qu’il éprouve les émotions les plus stimulantes….

Les sites fréquentés par Maufra et représentés dans ses œuvres sont pour la plupart des sites marins ; les titres des œuvres se réfèrent souvent à la géographie des lieux : côte, anse, port, cap, plage, pointe…

La vague 1894. Collection particulière. Eau-forte aquatinte

Moins que des études d’atmosphère, il s’agit plutôt d’une attirance pour la structure même du paysage ; ce qui semble passionner l’artiste, c’est l’opposition entre les deux éléments : la terre et la mer, leur lutte apparente dont rend si bien compte le bruyant mouvement des vagues.

P. Ramade « le chef d’œuvre de Maufra ? Ici s’imposent la puissance évocatrice du trait, la vigueur des volumes, la profondeur des tons.»

NDLR : la vague inspirée du japonisme très à la mode à l’époque (voir la vague de Hokusai).

 

On comprend pourquoi Maufra s’est attaché à la presqu’île de Quiberon : peu de lieux rendent en effet aussi bien compte de l’indéfinissable frontière entre l’élément marin et l’élément terrestre.

La tempête à Quiberon - Musée des beaux-arts de Reims - huile sur toile
Lever de soleil en baie de Quiberon. Collection particulière.

La Bretagne fut-elle ingrate ? Si l’on se tourne vers les musées, on constate que Maufra est aujourd’hui bien représenté dans les principaux musées bretons. Des achats importants ont permis de réévaluer son image tandis que des expositions assorties de publications rendent compte de la diversité et de la prodigalité de l’art du peintre.

Le peintre et son art

Ce Nantais s’installe à Paris dès 1892, à l’âge de trente et un ans, décidé à devenir un peintre professionnel. Ce choix logique prouve aussi l’ambition de l’artiste. C’est à Paris qu’il fut reconnu comme un peintre authentique et qu’il put vivre de son art. Le premier événement qui ne manqua pas d’encourager sa vocation fut sa participation au Salon, la plus grande exposition parisienne annuelle organisée par la Société des artistes français. Il y fut remarqué par le critique renommé Octave Mirbeau, dérouté toutefois par son art original et difficile à classer : “Il n’était ni l’élève, ni le maître de personne.” Cette dernière remarque devait rester vraie pour Maufra jusqu’à la fin de sa vie, lui qui refusa énergiquement toute doctrine, s’affirmant comme un intuitif et un indépendant.
De 1892 à 1894 à Paris, Maufra a la chance de s’installer à Montmartre dans le célèbre Bateau-Lavoir. Là, il est mêlé à une certaine avant-garde artistique et intellectuelle.
Maufra exposera régulièrement, dans les salons officiels et chez Le Barc de Boutteville, marchand de tableaux. Maufra y présente, en janvier 1894, une exposition personnelle dont le catalogue est préfacé par Franz Jourdain. L’exposition est remarquée par les critiques : Octave Mirbeau, Roger Marx.

Maufra La crique
La crique 1894 Huile sur toile Musée de Pont Aven

La même année en 1894, Maufra signe un contrat avec Paul Durand-Ruel, le marchand de Monet, Renoir, Pissarro, etc. Renouvelé jusqu’à la fin de sa vie, cet engagement lui assure une certaine aisance matérielle, même si les désaccords sont nombreux entre le peintre et son marchand, ce dernier appréciant peu la facture libre et inachevée de Maufra. 

La crique 1894. Tableau volontairement à l’état d’ébauche sur les périphéries : « inachevé selon Durand-Ruel »

Ainsi, la vie de Maxime Maufra ne tient ni de celle d’un artiste maudit ni de celle d’un peintre d’avant-garde. Il vécut, somme toute, dans un juste milieu, “bourgeoisement”, passant la belle saison dans sa Bretagne, mais découvrant aussi, lors de voyages, la variété des provinces françaises ou à l’étranger. Il passait le reste de l’année à Paris.
L’un de ses derniers actes d’artiste est aussi celui d’un témoin qui a voulu, à sa manière, participer au drame de la Grande Guerre. Dans une série de vingt lithographies aux titres évocateurs : Maisons brûlées. Après le bombardement, l’Usine détruite, Nieuport… il rend compte des effets dévastateurs du conflit.

AUTOUR DE Maxime Maufra

L’école de Pont-Aven : de 1890 à 1892

En juillet 1890 Maxime Maufra s’installe à Pont-Aven à l’auberge Gloanec, Pont-Aven est déjà dans l’histoire depuis plusieurs années. Des artistes viennent ici pour profiter d’une ambiance confronter des idées, et y vivre économiquement.

Ce n’est donc pas une école au sens premier du terme, mais un regroupement d’artistes, de personnalités diverses. C’est à postériori que ce regroupement a été qualifié d’école, une école où il n’y avait ni maitre ni élèves.

Réunion d'artiste Pont Aven
Maxime Maufra avec le béret à pompon. Céline (Le Floch) Maufra à sa droit.
Vue du port de Pont-Aven, vers 1893-1894 - Huile sur toile, 150 x 300 cm © Musée des beaux-arts de Quimper

Les commentaires(texte et audio) du musée de Quimper sur ce tableau ici

 Lors de cette résidence Maxime Maufra rencontrera Paul Gauguin avec qui il nouera une longue relation amicale, il fréquenta aussi Serusier, Meyer de Haan mais il restera indépendant dans son art .
Ce mouvement verra naitre le synthétisme sous l’impulsion de Paul Gauguin et Emile Bernard, le synthétisme tend vers la simplification des formes avec des grands aplats de couleurs cernés par des traits noirs.

En 1891-1892 Maxime Maufra quitte Pont-Aven pour aller au Pouldu autre site de regroupement, il s’installe à l’auberge de Marie HENRY avec Charles Filiger. C’est à cette époque qu’il rencontre Céline Le Floch dont les parents étaient propriétaires de l’Hôtel de la Poste. Céline Le Floch ira le rejoindre lors de son séjour à Londres en 1895 où ils se marieront.

Le Bateau-Lavoir : de 1892 à 1894

Maxime Maufra fut le premier à s’installer au ‘’bateau-lavoir’’ en 1892  à l’âge de 31 ans, ce lieu va devenir un lieu de rencontre exceptionnel pour les artistes et les intellectuels. Situé à Montmartre la maison est compartimentée en une vingtaine de petits logements d’une pièce agrémentés de verrières et séparés simplement par des cloisons en planches.

Les ateliers dortoirs étaient répartis de chaque côté d’un couloir et pouvaient rappeler la coursive d’un paquebot, ce qui serait à l’origine du nom de bateau tandis que Max JACOB lui aurait par ironie donné le surnom de lavoir, la maison ne comportant qu’un unique point d’eau. N’oublions pas que ce fameux ‘’ bateau-lavoir ‘’ était sur une butte !

le bateau lavoir coté cours
Côté cour
Le bateau lavoir en 1910
Le bateau-lavoir côté rue en 1910

Ce lieu spartiate, était apprécié par les artistes désargentés car le loyer était « léger » . Qui eut pu imaginer que nombre d’entre-deux figureraient aujourd’hui en bonne place dans les musées, les collections et les bibliothèques ?
Maxime Maufra, tout en y travaillant recevra aussi ses amis et relations, Aristide Briand (plusieurs fois ministre et président du conseil, rapporteur de la loi dite de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat considéré comme le père de la laïcité et prix Nobel de la paix en 1926) Victor-Emile Michelet, Paul Gauguin et participera aux discussions qui refont le monde.
« Quelles soirées de fous, et cependant que de sujets justes et épineux y furent discutés ! Qu’en est-il sorti ? La jeunesse, la gaité régnaient remplaçant la fortune. On aimait rire et cela n’empêchait pas d’être sérieux et amoureux de notre art ».
L’épisode du bateau-lavoir se termine en 1894 pour Maxime Maufra, ceci après une descente de police, alertée de la présence d’anarchistes.
Après le départ de Maxime Maufra l’aventure du bateau-lavoir continue. Le bateau-lavoir a joué un rôle essentiel dans la naissance de l’art moderne et a vu émerger une nouvelle période artistique avec le fauvisme et le cubisme.
Dans les résidents les plus emblématiques nous retrouvons : Picasso, Modigliani, Derain,

Kerhostin Maxime Maufra : jamais loin de la mer

Dès 1903 il s’installe l’été en location dans la petite ferme chaumière appelée Clairefontaine à Kerhostin il finira par l’acheter en 1910 avec une parcelle qui aujourd’hui est dénommée « le bois Maufra » dans ce paysage dénudé il entreprendra la plantation des arbres que nous connaissons aujourd’hui.
« Le toit de la chaumière était soutenu par un arc en “chapeau de gendarme” Maxime Maufra le redessina en forme de vague tel que l’on peut le voir actuellement » nous dit François Maufra.

Cette ferme n’est pas tournée vers la mer, ce n’est pas une demeure d’agrément mais d’abord un lieu d’habitation et de labeur. Comme dans les hameaux de la presqu’ile l’orientation est d’abord faite pour se protéger des vents dominants ouest et est.

Atelier attenant à la maison . Tableau de Maxime Maufra
Clairefontaine et la Roche Noire à gauche
Clairefontaine Celine Maufra

Plus tard Maxime Maufra dessinera le puits juste face à la mer mais n’aura pas le temps de le faire construire lui-même.

Sur la dune devenue le « Bois Maufra » il avait envisagé d’y construire une nouvelle habitation, les plans-dessins étaient faits mais le projet est resté dans les cartons.

Puits construit par Emile fils de Maxime Maufra
Projet de nouvelle habitation sur « le bois Maufra » par Maxime Maufra Collection particulière

Quelques eaux fortes de Kerhostin et Keraude. Collection particulière

Rue du village de Kerhostin 1910
Kerhostin. La rue de la « Roche Noire » 1908
Keraude en 1918
Le hameau de Kerhostin 1913
Chaumières à Kerhostin 1910

Quelques huiles sur toile. Collection particulière

La récolte de blé à Kerhostin 1908
Le Port d’Orange avec l’usine d’iode
La jetée de Portivy – P Ramade : « l’écume est matérialisée par le blanc de la toile elle-même »
La côte sauvage Saint-Pierre Quiberon

Pendant sa présence à Kerhostin Maxime MAUFRA aurait voulu recréer une émulation intellectuelle dans le fil de ce qu’il avait connu à Pont-Aven et au « Bateau-Lavoir » en lançant « Les Rendez-vous des vernis mous » avec les peintres de Saint-Pierre ; Elodie La Vilette et sa sœur Caroline Espinet arrivées à Portivy 20 ans plus tôt, Duval Gozlan un ami de Maufra venu s’installer aussi à Kerhostin, Maurice Herter un peintre américain qui était propriétaire de « la Roche Noire » à Kerhostin et peut-être d’autres destinataires des affiches « des RDV des vernis mou ».

Cette appellation « Les rendez-vous des vernis mou » était surtout pour mener des réunions d’artistes dont le but était de débattre de l’air du temps et confronter des idées. Les seules informations que nous ayons relatent l’origine de cette création par les artistes suivants en 1915 Delatre, Maufra, Brouet, Morin-Jean et Autemayon.

Lithographie de Delatre 1915 avec les signatures de 5 personnes ci-dessus

Maxime Maufra n’aura pas eu le temps de faire véritablement  rejaillir cette émulation sur la presqu’îe.

La commune de St Pierre sous l’égide de Jean-Michel Kervadec rend hommage à Maxime Maufra en nommant « place Maufra » la place proche de sa demeure et de son atelier « la ferme de Clairefontaine » à Kerhostin.

En 2018 pour le centenaire du peintre un parcours Maufra est créé par la commune en collaboration avec la famille Maufra et des mécènes, 

lien pour le parcours Maufra et  lien pour le flyer de l’exposition

L’engagement citoyen et politique important de Maxime Maufra n’est pas abordé ici, il sera évoqué plus tard dans un article plus large de KER1856.

 Bibliographie et sources : 

  • Le livre de Patrick Ramade ‘’ Maxime Maufra un ami de Gauguin en Bretagne ‘’ Le Chasse-Marée édition de l’estran 1988. pages 23-25.
  • Le livret de présentation de l’exposition intitulée ” un été avec Maxime Maufra à Saint-Pierre Quiberon ’’ durant l’été 2018 à la médiathèque.
  • La rencontre avec François Maufra, empreinte d’ouverture et de simplicité.
  • Le livre- catalogue « L’impressionnisme après Pont-Aven» Jacqueline Duroc sous la direction d’Estelle Guille des Buttes.
  • La conférence de Jean-Michel Kervadec sur la vie et l’œuvre de Maufra, 2013 et 2018.

3 Responses

  1. Article très bien documenté, facile lire et apportant en même temps plein d’informations sur cette grande figure de Saint-Pierre. On a hâte de lire la suite.
    Bien cordialement.

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