Michèle Madec – L’hôtel de Bretagne

Extrait de l'article

Michèle Madec raconte l'histoire de la pension de famille "Les Algues" et de l'Hôtel de Bretagne à St Pierre dans les années 1960-80

Participants à la rédaction de cet article

Gaël Le Bourgès et Jean Claude Martin
Transcription Jean Claude Martin

Copie des images et textes interdits sans l'autorisation de KER1856

Michèle, tout sourire, nous accueille et nous fait entrer.

Elle a sorti des photos et des documents de toute sorte.

Hotel de Bretagne et la pension de famille Les Algues

 Michèle LE CLANCHE est originaire du Bono, bien que née à Paris, mais ses parents sont revenu au Bono où son père était pêcheur.

 Elle a épousé son mari en 1964 et est venue s’installer à St Pierre- Quiberon pour s’occuper de la pension «Les Algues» avec ses beaux-parents (Alexis MADEC).

 Alexis MADEC, mon beau père, a été dans la marine nationale, et s’est marié avec son épouse, qu’il a fait venir avec sa famille, à FERRYVILLE en Tunisie,en 1936, et mon beau-frère Claude est né là-bas, En 1945 ils sont partis à Dakar. «La première fois qu’ils ont mangé des bananes ils ont trouvé ça dégoûtant». Quand ils sont revenus mon mari était «palud à 100%». Il a fait des crises jusqu’à 20 ans après!

La pension de famille “les Algues”

Puis en 1960, ils ont repris la pension « Les Algues » qui se situait sur le quai, à l’emplacement actuel du BIGORN’EAU. Elle nous présente la photo de la famille et du personnel de la pension, devant la porte d’entrée. Il y avait 7 chambres aux Algues. La photo semble prise le 19 août 1948, « en souvenir d’une bande joyeuse ».

La pension Les Algues, Photo privée

L’hotel de Bretagne

En 1964 Alexis MADEC a acheté à Mme THOMAS l’hôtel de Bretagne qui est devenu l’annexe de la pension « Les Algues »

Auparavant cet hôtel s’appelait au début du siècle l’hôtel « des Pyrénées »

Mme THOMAS, pour pouvoir vendre de l’alcool a été obligée de construire l’annexe à l’hôtel de Bretagne, permettant ainsi d’avoir la distance réglementaire d’éloignement par rapport à la mairie de Saint Pierre.

L’hôtel des Pyrénées devenu l’hôtel de Bretagne

Michèle a tenu avec son mari, et ses beaux-parents, l’hôtel de Bretagne de 1966 à 2005.

En 1981, Michèle et son mari ont repris la gestion de l’Hôtel . Celui-ci est actuellement tenu par son fils.

Intérieur du restaurant de l’hôtel de Bretagne 1930-40

L’hôtel a été entièrement démoli et reconstruit en 1972. Il est passé de 7 à 21 chambres

C’était un architecte de Quiberon. Mon beau-père a dit, « je ne peux pas me permettre de perdre un saison ».

En octobre, ils ont commencé à tout raser, et au mois de juin de l’année suivante on recommençait à travailler.

Des sources d’eau sous l’hôtel

A l’occasion de ces  travaux des sources venant du cimetière ont obligé à mettre en route des pompes nuit et jour.

 Mon mari il trouvait les sources, il pouvait vous dire à quelle   profondeur, mais après il était KO.

L’hôtel son fonctionnement

 Le sous-sol de l’ensemble de l’hôtel contient des chambres froides une grande réserve, deux pièces pour la buanderie, un grand couloir, la cave, et les toilettes femmes et les toilettes hommes.

Sous le bar il y a la cave du bar, puis la chaufferie, et puis nous on a fait un bureau pour moi. C’est mon père qui est venu enlever la terre et c’est Pierrot GUENNEC qui venait la récupérer. Tout a été monté avec un palan et des seaux.

L’hôtel était ouvert de mai à fin septembre (4 mois). Il employait 14 personnes.

Actuellement il est ouvert d’avril jusqu’à la Toussaint mais sans le restaurant

Anecdote

 Il y avait entre «les Algues» et la maison à droite , je ne me rappelle plus qui c’est, il y avait un terrain, et mon beau-père ne s’arrangeait pas avec cette dame (la propriétaire du terrain).

Mon beau père venait de repeindre la pension de famille, les volets et «tout le bazar» et puis il y a eu un coup de vent , et elle coupait l’herbe mais elle ne ramassait pas et toute l’herbe s’est collée sur la peinture, alors mon beau-père a râlé, et puis il se sont engueulés comme je ne sais pas quoi, mais il voulait avoir ce terrain là, et elle lui a dit, «ben maintenant tu peux toujours courir tu l’auras pas ce terrain».

        Il l’a pas eu …

Le parking de l’hôtel

 Le terrain du parking actuel de l’hôtel appartenait à la sœur de mon beau-père, et quand l’hôtel a été reconstruit, il fallait créer des parkings.

C’était un terrain clos entièrement, ils faisaient 3 récoltes de pommes de terre, mais ils ne voulaient pas vendre.

Un jour, mon beau-père a dit, «j’ai une idée».

Ils sont partis en campagne du côté de Languidic, ils chassaient tous les 2 et puis un des fils de chasseur avait une fabrique de meubles, et cette fabrique de meubles, on est parti la voir, et puis la tante elle est restée la bouche ouverte les yeux « comme ça » devant une chambre à coucher bretonne.

Alors on lui a dit « Tante marie si tu veux on te paye la chambre à coucher et puis on te donnes le reste en espèces ». Elle a dit oui, parce qu’elle a été tentée.

On est allé chez le notaire qui venait à ce moment là à l’hôtel de la Poste, puis on signe et tout ça. En sortant, elle dit comme ça «Pff, j’aurais pas du vendre».

 Mon beau-père nous avait dit qu’il ne fallait pas traîner.

Les os dans les murs

 L’année dernière j’ai été convoqué par un géomètre. Entre chez nous et le bois à PORCHER, derrière le monument aux morts, le propriétaire voulait refaire le mur. Alors il y a quelqu’un qui est venu et je le voyais regarder le mur, fouiller entre les pierres.

Le mur ne lui appartient pas, il est entièrement à nous, vous savez pourquoi, parce qu’il y a des os entre les pierres. De l’autre côté il n’y en avait pas.

        Gaël évoque 3 pistes sur cette présence d’os dans les murs. C’était

  • pour sécher les murs
  • pour pendre les filets pour les ramander !!!
  • appartenance des murs

A explorer…

La vie à l’hôtel

Anecdote du dentier

Chez PENNEC , il y avait un monsieur qui s’occupait de la voile. Il était  de Collioure. Il venait tous les ans à la pension de famille avec sa mère (les Algues). Il fumait le cigare et ça sentait fort.

Il y avait des toilettes en bas à la pension de famille

La maman, va aux toilettes, puis tout d’un coup ressort en criant « j’ai perdu mon dentier », il était tombé dans les toilettes et comme c’était une fosse septique mon beau père, avec une épuisette,  a réussi à le récupérer. On l’a fait bouillir, et aussitôt elle l’a remis, moi je n’aurais pas pu, oh mon dieu.

Anecdote du pêcheur de bigorneaux

 Un autre client, un peu déphasé, il adorait aller à la pêche. Alors mon beau-père il lui a donné une épuisette et autres choses. Un jour il revient il était tout content. Mon beau-père lui a demandé

  • qu’est ce que tu as donc pêché ?
  • J’ai pêché des bigorneaux au lancer

Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre !

Anecdote sur une famille St Pierroise

Madame allait se baigner tous les jours de bonne heure.

Je me rappelle le fils de Monsieur , un commandant qui venait prendre son petit-déjeuner tous les jours à l’hôtel sur la terrasse. Et un jour qu’il voit son père, il dit : « Il faut que je me cache, parce que si mon père me voit prendre mon déjeuner ici, ça va barder. »

Madame allait se servir chez Jean Michel KERVADEC en viande. Un jour qu’elle avait pris du boudin, elle a ramené les peaux de boudin à Jean Michel pour qu’il les enlève du prix, parce que les peaux de boudin étaient trop lourdes par rapport à ce qu’il y avait dedans.

Ainsi s’achève l’histoire déjà riche de l’hôtel Le Bretagne, qui nous a été contée par Michèle Madec 

Une suite sera publiée sur le quartier autour de l’hôtel et d’autres anecdotes


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