Association pour la découverte et la promotion du patrimoine de St Pierre

Pierre Perret le  »premier » instituteur laïc de la presqu’île

L'école d'autrefois

Extrait de l'article

Dans les années 1835, la mise en place de l'école laïque n'a pas été facile comme le montre cet article sur le 1er instituteur laÏc Pierre Perret.

Participants à la rédaction de cet article

Rédacteur : Jean-Louis Guého
D’après le livre de G Le PESSEC « Il était une fois l’école dans la presqu’île de Quiberon » – 2014 Et les informations et documents de M. Yvon NOÉ, descendant de Pierre PERRET

Cet article a été réalisé avec des documents issus des études ou conférences de Georges Le Pessec 

Copie des images et textes interdite sans l'autorisation de KER1856

Pierre, Antoine PERRET

Il est né à Cheniers dans la Marne, le 11 fructidor an XIII soit le 29 août 1805.

De 1805 à 1824 il habite à Paris, ensuite de décembre 1824 à juillet 1829 on le retrouve à Belle-Ile, à Le Palais puis à Quiberon.

D’abord militaire il fut sergent à la 4ème Cie du 1er bataillon du 12ème régiment au 22 janvier 1830 [peut-être a-t-il été au fort Penthièvre ?].

 Il se marie le 1er mars 1831 [2] à Kerhostin

avec Marie Simone Le CORVEC (16/08/1807 – 28/08/1870[1] ) dont le métier est cabaretière.  Les nouveaux époux déclarent alors qu’ils ont en commun un enfant du sexe féminin, Marie Eugénie née le 24 avril 1830. Le couple aura huit enfants.

Il entre en 1831 à l’École Normale Primaire de Rennes qui vient d’être créée, et obtient son brevet de capacité pour enseigner. Il pratique « l’enseignement mutuel »[3].

Le couple habite à Kerhostin, Pierre y enseignera entre le 1er octobre 1834 et le 6 mai 1836 (ou mars 1837).

Peut-être plus tardivement, puisque son remplaçant n’arrive qu’en mars 1837. A cette date il sera muté nous ne connaissons pas le motif de sa mutation, mais nous pouvons en avoir une petite idée, sachant les réticences des autorités ecclésiastiques à laisser l’enseignement à des laïcs et sachant que les enfants, alors, travaillaient avec leurs parents.

Il est nommé à Caden (2 200 habitants) Morbihan le 10 septembre 1837.

Il a maintenant trois enfants et le quatrième naîtra en décembre 1837. Il faut préciser que son épouse et ses enfants sont restés à Kerhostin.

En 1838, Pierre Perret écrit à l’inspecteur d’académie :

«… Les oppositions se multiplient, animées par les prêtres et surtout par les vicaires qui, agissant en sous-main, demandant aux habitants de ne plus envoyer leurs enfants à l’école… »

Les chiffres donnés dans les rapports qui suivront prouvent que les consignes données pour le retrait des écoliers ont été largement suivies. Le nombre d’élèves inscrits ne dépassera jamais neuf au cours de l’année scolaire 1838/39 et celui des présents sera la plupart du temps bien inférieur.

Il écrit, à nouveau, en 1839  à l’inspecteur d’académie :

« …  songez  à  la grande distance qui me sépare de mon épouse et je suis assuré que vous vous ferez un sensible plaisir de me rapprocher d’elle… »

Caden est à plus de 80 km de Kerhostin, et vu les conditions de transport de l’époque, il ne doit pas voir souvent ses enfants !

A cette période, il  reçoit  un  traitement  mensuel  fixe  de  200  francs  et  peu  de  rétributions  scolaires payées par les familles.

Cette première nomination avait dû  entraîner une succession de conflits pour aboutir, deux années plus tard, au départ de l’instituteur.

Malgré sa compétence et sa bonne volonté, en effet, Pierre Perret ne put se faire accepter. Les changements qu’il voulait introduire en conformité avec les méthodes nouvelles prônées par l’École Normale se heurtèrent d’abord à la méfiance, puis à l’opposition irréductible des autorités locales cléricales et municipales ainsi que de la population.

Une note d’un inspecteur en 1838 indique :

« M. Perret a une conduite régulière, assez de capacité et d’intelligence, mais il manque d’énergie pour tenir tête aux cabales des conseillers municipaux qui voient à regret un instituteur dans leur commune. »

Après deux années terribles et plusieurs demandes de mutation, Pierre PERRET quitte Caden en septembre 1839. Il est alors nommé à Belz, plus près de Kerhostin, où nous trouvons sa trace jusqu’en 1841.

Après l’épisode Belz nous pouvons suivre Pierre  Antoine Perret de :  

  • Février 1844 à septembre 1862 il se trouve à Grenoble
  • Septembre 1862 à mai 1863   à Chambéry
  • Mai 1863 à mars 1867 est à nouveau à Quiberon

Il décède après sa femme en 1870  (à vérifier)

Parents de Pierre, Antoine :

  •   {Jean-Baptiste PERRET (1764-  )
  •    {Eléonore, Rosalie DAUZON (1781-1824)

Enfants du couple nés à Kerhostin en SPQ

  • Marie, Eugénie née le 24/04/1830
  • Céline, Louise, Marie née le 7/06/1833
  • Adélaïde, Séraphine née le 27/10/1834
  • Marie, Célestine née le 5/06/1836
  • Emile, Noël, Sébastien[4] né le 3/12/1837
  • Louis, François né le 10/01/1840
  • Théophile, Jean-François né le 7/02/1842
  • Stanislas, Pierre (1845-1872)

Pierre Perret a laissé un document très intéressant nommé :

« École mutuelle de Quiberon : État nominatif des élèves présents au 5 mai 1836, donnant le détail de leurs progrès, de leur conduite et de la division où ils se trouvent.»

D’après le livre de G Le PESSEC « Il était une fois l’école dans la presqu’île de Quiberon » – 2014 – remerciements à M. Yvon NOÉ, descendant de Pierre PERRET, de m’avoir transmis des informations et des documents qui retracent une partie de sa carrière.


[1] AD 56 – acte de décès n° 27 – page 9

[2] AD 56 – acte de mariage n° 43 – page  9

[3] Le principe de ce qu’on a appelé l’enseignement mutuel consiste « dans la réciprocité de l’enseignement entre les écoliers, le plus capable servant de maître à celui qui l’est le moins. 

[4] Père de Clément Perret, grand-père d’Yvon NOÉ.

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